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04/07/2012

POUR LE FRONT DE GAUCHE LE GOUVERNEMENT A UNE OBLIGATION DE RESULTATS : DISCOURS D'ANDRE CHASSAIGNE !

chassaigne.jpgMonsieur le président, messieurs les ministres, chers collègues, lors des scrutins de ce printemps, les Français ont souhaité tourner la page de dix années de politique de droite.

Ils ont sanctionné une méthode de gouvernement brutale et inconséquente. Ils ont aussi exprimé leur défiance à l’égard d’une politique économique incapable de juguler la hausse du chômage et de relancer l’économie, une politique qui a aggravé les effets de la crise par la multiplication de mesures d’austérité. L’échec est patent et le bilan du dernier quinquennat calamiteux. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

La Cour des comptes soulignait hier que la dette a augmenté ces cinq dernières années de près de 600 milliards d’euros, soit une hausse de plus de 40 %. La crise n’explique pas tout. Elle n’a pesé que pour un peu plus d’un tiers dans le déficit actuel. Le niveau des dépenses publiques n’est pas non plus en cause : leur part dans la richesse nationale n’a cessé de diminuer depuis quinze ans.

Les causes des difficultés sont à chercher ailleurs, dans les choix politiques désastreux opérés en matière budgétaire et fiscale : l’allégement de la fiscalité des plus fortunés, les quelque 172 milliards d’euros de niches fiscales et d’exemptions sociales accordées aux entreprises, notamment les plus grandes d’entre elles, sans la moindre contrepartie en matière d’emplois.

Indépendamment de la détérioration des comptes publics, faut-il rappeler que le chômage touche aujourd’hui près de cinq millions de nos concitoyens ? Faut-il rappeler que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté de plus de 20 % depuis 2002, parmi lesquelles un nombre croissant de travailleurs pauvres ? Faut-il rappeler aussi que les plans sociaux se multiplient, tandis que notre balance commerciale affiche un déficit de quelque 70 milliards d’euros ?

C’est donc bien d’urgence sociale et économique qu’il faut parler.

Aussi, ce que les Français attendent de nous, ce n’est pas que nous nous engagions dans la spirale de la rigueur, mais que nous œuvrions au contraire à la relance de l’activité, que nous nous émancipions des approches comptables pour bâtir les instruments d’une nouvelle donne économique et sociale. Ce qu’ils attendent, c’est que s’ouvrent des perspectives nouvelles, dans le souci de l’intérêt général et dans le respect des principes d’égalité et de justice.

Nous ne le dirons jamais assez : nous n’avons pas le droit de décevoir cette espérance de changement. Nous avons une obligation de résultat.

M. Marc Dolez. Très bien !

M. André Chassaigne. Nous formulons pour cela des propositions de nature à sortir le pays de la crise et à répondre aux attentes.

Parmi ces propositions figure, bien entendu, la réorientation promise de la politique européenne. À cet égard, les conclusions du sommet européen qui s’est tenu la semaine dernière ne sont guère encourageantes. Ce sommet a certes permis la mise en place du pacte de croissance que le chef de l’État appelait de ses vœux, mais sa portée est trop modeste. Ce paquet de quelque 120 milliards d’euros, niché en annexe des conclusions du Conseil européen, n’aura pas la force juridique du pacte budgétaire.

M. Marc Dolez. Absolument !

M. André Chassaigne. L’enveloppe, constituée pour moitié de fonds déjà votés, ne représente au total que 1 % du PIB européen. Cela ne suffira pas à exercer l’effet de levier attendu sur l’activité.

Cette maigre avancée se paie surtout de contreparties que nous jugeons dangereuses, disons même inacceptables. Le donnant-donnant conclu à Bruxelles laisse en l’état le fameux pacte budgétaire. Destiné avant tout à rassurer les marchés financiers, ce traité ne s’attaque à aucune des causes de la crise actuelle. Il en aggrave au contraire les conséquences en durcissant les politiques d’austérité et en consacrant la mise sous tutelle européenne des politiques économiques et budgétaires nationales.

M. Jean-Jacques Candelier. Il a raison !

M. André Chassaigne. D’ores et déjà, monsieur le Premier ministre, une grande partie de vos annonces d’aujourd’hui subiront le couperet de ce traité européen. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe GDR.)

Nous n’avons, pour notre part, cessé de le dénoncer et continuerons à le faire. François Hollande avait lui-même souligné la nécessité de le renégocier afin de permettre à la Banque centrale européenne de financer directement les États et de mettre en place des instruments de coopération et de solidarité.

Ces propositions allaient dans le bon sens. Il est indispensable en effet que la BCE fasse usage de son pouvoir de création monétaire pour refinancer les besoins d’emprunt des États européens, développer les services publics, favoriser le développement social et la transition écologique.

Il n’est pas moins indispensable d’œuvrer à 1’harmonisation des normes sociales et fiscales, de mettre un terme à la concurrence fiscale et sociale qui détruit des centaines de milliers d’emplois et s’attaque, au nom de la compétitivité, au cœur de notre modèle social.

Vous venez de confirmer, monsieur le Premier ministre, la demande du Président de la République de faire ratifier rapidement par le Parlement le pacte budgétaire. Nous estimons quant à nous qu’il est indispensable que les citoyens soient consultés par référendum. Seul un débat démocratique avec une large participation populaire peut légitimement trancher sur la nécessité de nous conformer à un traité qui bafoue la souveraineté du peuple. La vraie question qu’une majorité de nos concitoyens se posent est de savoir quelle politique mettre en œuvre au plan national et européen pour éviter que les marchés n’imposent leur loi aux États. Le retour à l’équilibre budgétaire qui sert en ce moment à justifier dans l’Europe entière les politiques de réduction des dépenses publiques n’est qu’un leurre. On ne sortira pas de la spirale actuelle en enfonçant les économies dans la récession. Rien n’oblige, à part les exigences drastiques des marchés financiers, à revenir en quelques années à l’équilibre alors que nous vivons dans des situations de déficit depuis des dizaines d’années ! La sagesse commande au contraire de réviser ce calendrier, de se doter d’un plan à court terme pour réduire le déficit public, d’étaler le redressement et de le construire sur des bases saines. L’enjeu est de faire reposer ce redressement sur la croissance, l’investissement et l’emploi.

Vous avez dévoilé, monsieur le Premier ministre, quelques-unes des lignes directrices de votre future politique de rééquilibrage fiscal. Le relèvement de la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu, le rétablissement du barème de l’ISF, la disparition du dispositif d’exonération des charges sociales sur les heures supplémentaires pour les entreprises de plus de vingt salariés, l’imposition des revenus du capital au même niveau que ceux du travail, l’instauration d’une taxe de 3 % sur les dividendes distribués aux actionnaires, autant de mesures qui vont dans le bon sens, comme la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.

Mais il est essentiel d’engager une réforme encore plus profonde et globale de la fiscalité, afin de la rendre plus redistributrice, plus juste et plus efficace économiquement. Nous devons renverser la logique actuelle, rétablir la progressivité de l’impôt sur le revenu par une refonte du barème, réduire l’influence des impôts proportionnels comme la TVA, impôt injuste par excellence, supprimer la TVA sur les produits de première nécessité, faire cesser ce scandale qui veut que 80 % des revenus du capital échappent aujourd’hui à l’impôt sur le revenu.

Nous nous réjouissons de l’annonce de la suppression de la TVA dite sociale, qui n’avait d’autre but que de permettre aux entreprises de se défausser de leur part de la solidarité nationale. Mais en ce domaine aussi, nous devons être porteurs d’une autre ambition. Les allègements de cotisations sociales atteignent aujourd’hui 30 milliards. La Cour des comptes estime que les trois quarts de ces allégements ne bénéficient pas à l’emploi. Nous devons en tirer les conséquences. Ce qui coûte à l’économie, ce qui plombe les comptes sociaux, ce n’est pas le coût du travail, c’est la part croissante de la richesse produite versée en intérêts et dividendes.

M. Jean-Jacques Candelier. Tout à fait !

M. André Chassaigne. En quinze ans, la part des dividendes dans la valeur ajoutée des entreprises est passée de 24 à 36 %. C’est la preuve qu’existe en France non pas un problème de coûts salariaux, mais un problème de coûts financiers. Comme le rappelait récemment l’économiste Jean-Marie Harribey, un sixième de la rémunération du capital suffirait aujourd’hui à couvrir les besoins de financement de la sécurité sociale !

Pour redresser nos comptes publics et sociaux, l’exigence est de mettre un terme à cette confiscation de la richesse nationale. Pourquoi ne pas moduler l’impôt des entreprises selon qu’elles investissent et créent des emplois ou bien versent des dividendes ? Pourquoi ne pas plafonner les salaires des dirigeants d’entreprises comme des opérateurs de marché ? Il ne s’agit pas simplement de moraliser le capitalisme, mais aussi de promouvoir une autre répartition des richesses entre capital et travail.

Nous avons conscience que la mise en œuvre d’une fiscalité plus juste et plus efficace ne suffira pas à résorber le déficit. Mais nous ne croyons pas aux vertus de la baisse des dépenses. Dans votre lettre de cadrage aux ministres, monsieur le Premier ministre, vous recommandez de stabiliser en valeur les dépenses de personnel. La Cour des comptes recommande, quant à elle, de faire reposer cette stabilité sur la réduction de 30 000 postes et sur le gel du point d’indice. Je le dis tranquillement : après l’annonce d’une hausse minimaliste du SMIC, c’est une seconde très mauvaise nouvelle. Comment en effet prétendre relancer la croissance en en éteignant tous les moteurs possibles ? Où sont les perspectives, sans hausse des salaires, sans investissement public, sans mobilisation du crédit bancaire, sans relance de l’emploi industriel ?

À l’instar des économistes Paul Krugman et Richard Layard, qui ont publié dans le Financial Times un manifeste pour le « retour à la raison économique », nous pensons que d’autres choix sont possibles. Renégocier, nous l’avons dit, le pacte budgétaire européen, remettre la main sur les leviers du secteur bancaire par la création d’un pôle public bancaire et financier pour mobiliser l’argent nécessaire, engager une réforme fiscale très profonde.

Face à la multiplication des plans sociaux – ne serait-ce que PSA, 10 000 emplois directs et indirects ! – face à l’érosion continue du pouvoir d’achat des Français, face à la détresse et aux espoirs de millions de nos concitoyens, nous ne pouvons nous satisfaire de demi-mesures. Vous ne pouvez pas prendre le risque de la rigueur, car ce n’est pas en recyclant les politiques conduites par nos adversaires que nous sortirons le pays de l’ornière.

J’évoquais à l’instant le SMIC. Permettez-moi de formuler des vœux à quelques jours de la conférence sociale. Nous souhaitons que le Gouvernement ne ferme pas la porte aux revendications exprimées par les partenaires sociaux. Que cette conférence ne se résume pas à l’élaboration d’un simple agenda social, mais débouche très rapidement sur des engagements concrets, notamment en matière de réduction des inégalités.

La première des exigences, d’ordre constitutionnel, est de rendre effective l’égalité salariale entre hommes et femmes – vous en avez parlé, monsieur le Premier ministre. Une autre porte sur le SMIC, et avec lui l’ensemble des rémunérations – vous êtes un peu plus discret sur ce point. Après plus d’une décennie de stagnation et de recul du pouvoir d’achat, il est temps de nous attaquer au mode de revalorisation des revenus du travail. Il est temps de pénaliser les entreprises qui privilégient l’emploi précaire à l’origine du développement de la pauvreté laborieuse, et d’interdire les licenciements boursiers et la rupture conventionnelle. Il est temps d’augmenter des minima sociaux et de proroger les droits des chômeurs en fin de droits. Et il est temps de revenir à la retraite à 60 ans pour tous !

Sur le terrain social, les chantiers, on le voit, sont nombreux. Il en est de même sur le terrain de la protection sociale. Il nous faut ainsi avancer sur la question, de plus en plus préoccupante, des inégalités d’accès aux soins dans toute sa diversité : désertification médicale, taux de remboursement, suppression des franchises médicales, interdiction des dépassements d’honoraires…

Notre inquiétude porte également sur la mise en concurrence des territoires, qui s’est fortement accrue durant ces dix années de politiques libérales. La RGPP menace les emplois et les budgets de nos collectivités. Le gel des dotations, s’il devait se poursuivre, ne permettrait pas à nos territoires ruraux et quartiers populaires de relever la tête. Dix années de démantèlement des services publics locaux ont accentué les disparités en matière de transport, de logement, d’emploi, d’accès aux soins. Partout a été organisé le recul de la République pour laisser la place au marché et donc aux profits.

Pour faire vivre nos territoires et enclencher une nouvelle dynamique, la suppression du conseiller territorial, si elle est indispensable, ne saurait suffire. C’est la relocalisation de la production et de l’investissement public qui viendra à bout des crises qui touchent nos agriculteurs comme notre industrie, nos quartiers comme nos villages. Sur ce chantier, des convergences sont possibles pour les différentes composantes de la majorité de gauche. Les députés que je représente entendent promouvoir une ligne d’audace et de volontarisme.

Parmi ces combats que nous pouvons mener de front, dans la diversité de nos objectifs et de nos ambitions, d’autres propositions communes sont apparues au cours de ces derniers mois. Je voudrais d’abord citer la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs, promise par la garde des sceaux et très attendue par les magistrats. La suppression du mot « race » de notre Constitution, que nous demandons depuis la XIIe législature, peut être concrétisée rapidement, tout comme l’ouverture du mariage à tous les couples ou encore celle du droit de vote aux étrangers.

En développant nos priorités avec une approche que nous voulons dynamique au cœur de la gauche, nous nous posons en constructeurs du changement tant attendu, en force de proposition. Parce que nous voulons que la gauche réussisse – nous le voulons vraiment ! Avec des résultats concrets qui puissent changer la vie du plus grand nombre.

Mais nous craignons vraiment que vos orientations, monsieur le Premier ministre, ne conduisent à l’opposé du résultat escompté. Nous le craignons d’autant plus que vous ne desserrez pas l’étau de la contrainte extérieure.

Voilà pourquoi les députés Front de gauche s’abstiendront aujourd’hui sur ce vote de confiance. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe GDR.)

Quant aux députés d’outre-mer qui constituent avec nous le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, ils assumeront leur pleine liberté de vote, en toute autonomie, comme c’est la règle dans notre groupe parlementaire. Aucun d’eux ne mêlera sa voix à celle de la droite, attachés qu’ils sont tous les cinq à la réussite du changement. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

Car réussir le changement n’est-il pas une volonté partagée de tous les vrais progressistes de cette assemblée ?

(Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)


Intervention d'André Chassaigne - Discours de... par andrechassaigne

27/07/2011

ANDRE CHASSAIGNE / FRONT DE GAUCHE ET LE PCF AVEC LE RASSEMBLEMENT POPULAIRE

parti communiste français,andrè chassaigneIntervention lors de la Fête du travailleur alpin le 2 juillet dernier du député du Puy de Dôme sur la conception et le rôle du Front de Gauche et du Parti Communiste Français (photo André Chassaigne avec à ses côtés Marie Christine Vergiat, dputée Européenne du Front de Gauche).

A cette occasion il a rappelé l'importance de l'intervention du mouvement populaire pour imposer un vrai changement avec la mise en place d'une politique économique et financière véritablement alternative et l'existence d'un Front de Gauche respectueux de tous, avec un Parti communiste fort.

 

19/06/2011

APPEL D'ANDRE CHASSAIGNE

chassaigne1.jpgA la disposition du peuple de France

 Le peuple de France dispose aujourd’hui d’un Parti communiste en bon ordre de marche pour les échéances décisives de 2012 et pour répondre aux attentes de toutes celles et ceux qui sont en souffrance. Cette unité des communistes, avec leur capacité de conviction et d’action, est la seule garantie d’en finir avec la mal vie pour construire un avenir libéré des forces de l’argent.

Les conditions du débat indispensable sur la conception du Front de gauche et sur la démarche qu’il doit porter dans les mois et années à venir ont été clarifiées par la décision de la Conférence nationale de responsabiliser tous les communistes. C’est un acte décisif qui permet aujourd’hui de nous rassembler autour d’un objectif politique commun avec les élections présidentielles puis législatives de 2012.

Je prends acte de la décision majoritaire des communistes, qui s’est construite sur la base du contrat politique travaillé avec les partenaires du Front de gauche. Cet accord d’ensemble comporte les orientations politiques et la conception de la campagne, ainsi que le programme populaire et partagé. J’espère qu’il sera rapidement finalisé par la conclusion de l’accord sur les législatives, dans le respect de chacune des organisations, garantissant ainsi l’implication de toutes les forces du Front de gauche et le soutien à ses candidates et candidats sur l’ensemble du territoire.

Comme je l’ai affirmé tout au long de la période de débat sur les différentes candidatures, je m’engage pleinement dans la perspective d’un large rassemblement des Françaises et des Français autour de notre ambition commune et du programme populaire et partagé. Afin d’accentuer la dynamique de rassemblement du Front de gauche, je suis toujours convaincu que l’implication populaire doit être un axe déterminant de notre campagne pour construire les contenus de la transformation sociale et écologique que nous voulons.

C’est par ce travail de fond sur les consciences que nous pourrons au mieux concrétiser notre volonté d’un autre projet de société. Amplifions pour cela notre construction politique collective, encourageons l’action et l’engagement du plus grand nombre, appuyons toutes les luttes et tous les combats qui se font jour. Soyons donc audacieux pour sortir du formatage de la politique-spectacle ! C’est en initiant réellement une pratique répondant aux nouvelles attentes populaires que nous redonnerons à la politique ses lettres de noblesse et que le Front de gauche prendra une dimension nouvelle, dépassant largement les seules organisations qui le composent, pour en faire une propriété citoyenne.

C’est aussi cette démarche qui nous permettra de peser dès aujourd’hui, concrètement, sur les orientations de la gauche dans son ensemble, sans attendre le rapport des forces issu des élections. Plus que jamais, notre Parti, avec la richesse et l’expérience de ses militants, doit être au cœur de cette implication populaire. Notre responsabilité est énorme pour apporter des solutions de haut niveau à la fracture de civilisation mise en œuvre par les forces de l’argent.

J’en appelle solennellement aujourd’hui à la responsabilité politique de chaque communiste, quel qu’ait pu être son choix pour la désignation du candidat du Front de gauche, pour qu’il entre et participe sans retenue à la bataille qui s’engage.

L’avenir de nos concitoyens, celui des peuples d’Europe et le propre avenir de chacun d’entre nous en dépend. 

 

MESSAGE DES COMMUNISTES D'EVRY

A NOTRE CAMARADE ANDRE CHASSAIGNE

Le vote de notre section en faveur de Jean-Luc Mélenchon pour le choix du candidat Front de gauche compte tenu de ce qu’est à ce jour l’élection présidentielle est dicté par la raison.

Nous voulons y ajouter cette motion te concernant pour t’exprimer notre remerciement pour toutes les contributions et actions que tu mènes au niveau local et national, tout ce qu’elles nous apportent de clarté pour notre vie militante et pour le rôle que tu attribues pour l’avenir de ce pays au PCF et avec lequel nous sommes profondément d’accord. C’est pourquoi nous souhaitons si tu le désires que tu participes au plus haut niveau à la campagne qui va démarrer.

Salut fraternel des camarades de la section d’Evry.

22/05/2011

André Chassaigne. « Ma volonté : travailler pour l’avenir »

100_6467.jpgdéputé du Puy-de-Dôme

« J’ai fait ce tour de France et je suis présent aujourd’hui en Saône-et-Loire avec l’objectif de faire avancer quelques idées.

Je suis de ceux, majoritaires dans mon parti, qui croient en l’avenir du PCF. Je ne me place pas du tout dans une sorte de dilution de celui-ci dans un ensemble plus large, car pour permettre la transformation sociale il faut une organisation politique. Je crois, par ailleurs, à ce que nous bâtissons avec le Front de gauche.

Cela permet de peser sur la vie politique dans le bon sens.

J’aurai préféré que le PCF soit en capacité de le faire. Mais ce n’est pas aujourd’hui le cas. Avec cette dynamique du Front de gauche nous obtenons des résultats. C’est un plus pour chacune des forces politiques. Nous retrouvons une écoute que nous avions perdue. Si nous ne nous enfermons pas dans la seule relation entre les forces politiques qui le composent, ce rassemblement peut nous permettre d’avancer.

J’ai fait acte de candidature à la candidature du Front de gauche pour l’élection présidentielle. Mais je ne me place pas dans un comportement de clivage. Quelle que soit la candidature qui sera finalement retenue, ne soyons pas frustrés si ce n’est pas un communiste.

 Il nous faudra nous investir sans hésitation, nous lancer dans la bataille pour obtenir les meilleurs résultats à la présidentielle et aux législatives qui suivront. Ma volonté est celle de travailler pour l’avenir. Dans le cadre de cette campagne, l’intervention communiste sera indispensable. Non en contradiction avec le Front de gauche mais pour accompagner, porter, développer cette dynamique du Front de gauche.

L’important, c’est de battre Nicolas Sarkozy et de peser sur le contenu du changement autour des questions de la maîtrise de l’argent, des exigences sociales et des pouvoirs nouveaux pour les citoyens. »

André Chassaigne

13/11/2010

Coconsensus, André Chassaigne

100_7531.JPGPortrait publié par le journal Libération

André Chassaigne. Chaleureux et bosseur, le député auvergnat PCF défie Mélenchon pour la candidature Front de Gauche en 2012.

Par LILIAN ALEMAGNA

C’est un beau gaillard. Un mètre quatre-vingt-dix et plus de cent kilos à la pesée. En boxe, il serait chez les poids lourds. En politique, il vient de passer de la catégorie des légers - dont personne ne connaît le nom - à celle des moyens - à qui les médias entrouvrent quelques portes. Député du Puy-de-Dôme, le communiste André Chassaigne, 60 ans, est sur les rangs pour 2012, «candidat à la candidature» du Front de gauche, cette alliance qui regroupe le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. «Dédé» - son surnom en Auvergne - s’est déclaré en septembre, en pleine Fête de l’Humanité. On l’a affublé du titre de «missile antiMélenchon», lancé par la direction de son parti pour concurrencer l’ex-socialiste, omniprésent dans les médias, et rassurer des camarades soucieux de voir l’un des leurs défendre la marque PCF. «Je ne suis pas le candidat de la direction», se défend Chassaigne. Et de «lutte» avec Mélenchon, il n’est officiellement pas question. Un «besoin d’illustrer la pluralité du Front de gauche», justifie-t-il un brin langue de bois.

André Chassaigne s’est déjà fait remarquer. Au printemps 2008, en plein débat sur les OGM à l’Assemblée nationale, il réussit à faire passer un amendement, le «252», qui interdit les cultures OGM dans les zones de produits de qualité. Puis, au moment du vote, il fait annuler le texte grâce à une motion de procédure. «A ce moment-là, je me suis dit : "Ce type a du talent", quelqu’un qui ne renonce pas, dit de lui Jean Lassalle, député Modem des Pyrénées-Atlantiques avec qui il s’est lié d’amitié. C’est une espèce politique en voie de disparition. Comme les ours, il faudrait en réintroduire des comme lui dans certaines régions.» Mais sa notoriété est encore faible à côté de Mélenchon.«Je suis un peu un artisan face à une PME», plaisante-t-il. Sans le soutien des «copains députés», il aurait «déjà jeté l’éponge».

Pour rattraper le retard, André Chassaigne multiplie les déplacements. Comme en cette journée de fin d’octobre où il enchaîne l’inauguration d’une gendarmerie dans sa circonscription de Thiers-Ambert, une rencontre avec des militants et, dans le Cantal, des dédicaces de son livre, dans lequel il retrace son «cheminement» de communiste écolo.

Avec sa moustache grise, fournie, sa coupe de cheveux en brosse et ses gros sourcils, l’Auvergnat joue à fond la carte du «sympa». Sourires, humour, un côté «gros ours bien léché» jamais à cours d’anecdotes. Ce fils d’ouvrier, né à la «clinique Michelin» de Clermont-Ferrand, tutoie n’importe qui avec son accent du Forez et ses «an» appuyés. «Il met tout le monde dans sa poche, cherche le consensus», explique Marie-Pierre Vieu, son éditrice et responsable PCF. Son enthousiasme - communicatif - déborde. Ses bras tombant le long du corps lui donnent un air balourd, vite effacé par des gestes rapides, parfois brouillons. Une sorte d’hyperactivité que trahit un tic à l’épaule gauche. «Il se disperse», sourit Corinne, sa collaboratrice depuis treize ans. «C’est un gourmand, poursuit Marie-Pierre Vieu. Il est au mental ce qu’il est au physique : curieux, qui aime la nouveauté. Et un bosseur acharné qui a le sens du collectif.»

Le fief d’André Chassaigne, c’est Saint-Amant-Roche-Savine. Un petit village de 500 habitants entre Clermont-Ferrand et Saint-Etienne. Dans le coin, on tombe sur des Chassaigne depuis le XVIIe siècle. Lui a débarqué à 22 ans avec sa femme, comme lui professeure d’histoire-géographie et de lettres dans un collège dont il est devenu principal. Avant, il a connu les cités Michelin de Clermont avec ses trois frères et sa sœur, l’école publique. «Quand j’avais 9 ans, confie-t-il, un directeur d’école a lancé à mon père : "Bernard et Alain [ses frères, ndlr], vous en ferez quelque chose, le gros vous n’en ferez rien."» Au changement d’établissement, «j’ai bossé, bossé, bossé», jusqu’à réussir le concours de l’Ecole normale à 16 ans. Puis entrer aux Jeunesses communistes.

Ses parents votaient PCF sans avoir la carte. Lui la prend, «subjugué» dans son enfance par un militant handicapé qui vendaitL’Huma Dimanche. Il obtient son premier mandat de conseiller municipal à 27 ans. Six ans plus tard, il devient maire du village, poste qu’il vient de quitter, remplacé par… son fils de 31 ans, éducateur spécialisé et dernier de ses trois enfants. «Je n’étais pas trop pour», glisse-t-il gêné.

Grand-père de trois petites-filles, André Chassaigne a connu tous les mandats locaux avant de décrocher celui de député. Il fut le seul communiste à gagner, en 2002, une circonscription jugée imprenable. En 2007, il double ses voix, rafle plus de 60 %. Même succès aux dernières régionales : 14 % en Auvergne, meilleur score national du Front de gauche. «C’est une personnalité qui dépasse le cadre des partis, décrypte Georges Chometon, ancien président UDF du conseil général du Puy-de-Dôme. Il est collé au terrain, a des amitiés partout. Il aime les gens et ils le ressentent.» «Il prend des voix à tout le monde, ajoute l’Auvergnat Brice Hortefeux. Mais il le fait avec une réelle chaleur qui n’est pas que de l’habileté.»«Je travaille sans sectarisme mais je ne mets pas mon drapeau dans la poche», se défend Chassaigne. «C’est un grand séducteur», ajoute Jean Lassalle. Et un vrai malin. «Il joue au naïf : c’est sa manière de désamorcer les choses», dit Marie-Pierre Vieu.

Chassaigne croit aussi en sa méthode. Une présence permanente sur le terrain, des «conseils de circonscription», un programme pour les régionales construit «par le bas». «Il faut que les gens s’approprient la politique, se défend-t-il. Qu’elle soit une construction collective et ne soit pas une affaire de spécialistes.» Pendant ses rencontres, il note tout ce que lui racontent, ici des cheminots CGT, là des agriculteurs. «Je travaille à l’ancienne», sourit-il dans son petit bureau qui lui sert de permanence à la mairie de son village. Dans le renfoncement d’un mur, il compile dossiers, rapports et articles de presse. «Il ne faut pas aller auprès des gens pour faire avaliser les théories d’une élite intellectuelle, ajoute-t-il. Il faut les faire parler, qu’ils avancent des propositions.» Et que le politique«ne craigne pas de dire qu’il ne sait pas tout». Démago ? Langue de bois ?«C’est comme ça qu’on luttera contre l’abstention», se défend Chassaigne qui veut transposer sa pédagogie politique au plan national. Certains le mettent déjà en garde contre la tentation de troquer par facilité sa «pratique populaire» contre du populisme. Comme lorsqu’il joue au type de la campagne qui fait la morale aux«Parisiens». «J’ai voulu surfer là-dessus, je me suis fait remettre à ma place et à juste raison, concède-t-il. Mais il faut que je sorte de cette image de "type sympa auquel on n’a pas grand-chose à reprocher".»Et profiter de cette candidature pour se tailler un profil de ministrable agricole. Se faire une place chez les poids lourds politiques de 2012.

Photo E-mosaïque

En 8 dates, 2 juillet 1950 Naissance à Clermont-Ferrand, 1966 Adhère aux Jeunesses communistes, 1977 Conseiller municipal, 1983 Elu maire, 2002 Député PCF du Puy-de-Dôme, 2007 Réélu député, Août 2008 Pour une terre commune (Arcane 17), Septembre 2010 Candidat à la candidature Front de gauche pour la présidentielle.

09:51 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : andré chassaigne, pcf, présidentielle | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

24/10/2010

LIER L'ECOLOGIE ET LE SOCIAL

chasagne.jpgAndré Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme, revient, dans un ouvrage, sur « sa prise de conscience progressive sur les questions environnementales ».

Il était la veille dans le sud de la France. Sur le chemin du retour vers le Puy-de-Dôme, André Chassaigne, député PCF et candidat à la candidature du Front de gauche (FG) à la présidentielle, a fait étape à Saint-Flour pour dédicacer son ouvrage Pour une terre commune, à la librairie du faubourg (*).

Sa candidature ? « Je suis attaché au Front de gauche et ma démarche se place dans le souci qu'il se développe et s'installe durablement dans le paysage politique ».

« Je me situe, bien sûr, dans la dynamique Front de gauche et quoi qu'il en soit, je souhaite qu'il y ait, au final, un candidat unique. Au sein du FG, il y a plusieurs composantes et donc plusieurs candidats possibles », insiste le parlementaire.

André Chassaigne l'assure : il ne se place pas « en terme de concurrence » avec Jean-Luc Mélenchon, mais « de complémentarité pour essayer aussi d'orienter ce que sera la politique du FG dans un sens qui [lui] semble le sens juste ».

Le député auvergnat a été découvert par le grand public en 2008, en déposant un amendement au projet de loi sur les OGM. Un des chapitres de Pour une terre commune revient justement sur « cette bagarre » qu'il a conduite.

« J'ai eu une prise de conscience progressive sur les questions environnementales. Et cela à partir de mon travail à l'Assemblée où, depuis 2002, j'ai pris en charge, parmi les députés communistes, ces questions et les sujets agricoles et d'aménagement du territoire. »

Dans son livre, qu'il définit comme « un ouvrage de fond », où il formule différentes propositions, il remet notamment en cause le productivisme et plaide pour de « nouveaux modes de production ». « J'essaie d'expliquer qu'il faut qu'on change nos modes de vie mais qu'avant - car ce n'est pas la solution de culpabiliser le citoyen - il faut d'abord changer le mode de production et tout le système qui fait qu'on pousse à la consommation et qu'on est en train de pourrir la planète. »

Capitalisme vert

André Chassaigne assure aussi, entre autres, qu'il « faut qu'on se pose la question d'une nouvelle croissance », pointe du doigt « l'hypocrisie du Grenelle de l'environnement », affirme que « le capitalisme vert est un outil mis en place par le capitalisme pour continuer à augmenter ses profits », et consacre une partie aux « biens communs de l'humanité »

« Chaque fois, poursuit-il, j'essaie de faire le lien entre le social et l'écologie, parce que les premières victimes des atteintes portées à la planète sont les plus modestes ».

Sébastien Besse, article publié dans La Montagne

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11/12/2009

Mise au point d’André CHASSAIGNE et Jean-Jacques PARIS

buffchas.jpgLe journal Le Monde dans son édition du 9 décembre 2009 fait référence, dans un article intitulé : « Régionales : la candidature du numéro deux du PCF en Ile-de-France contestée », à une réunion de l’Association nationale des élus communistes et républicains ( ANECR) qui aurait débattu de cette question.

De quelle réunion s’agit-il ? Quand s’est-elle tenue ? nous n’en saurons rien.

Pour la bonne et simple raison que cette réunion n’existe pas, n’a pas existé et n’existera pas. Pour la bonne et simple raison que ce n’est ni du rôle, ni de la responsabilité de l’ANECR de se prononcer sur le choix de candidats, de listes de candidats et de têtes de listes, quelles que soient les élections concernées. La désignation des candidats est une affaire démocratique des partis et forces politiques, pas de notre association.

L’ANECR rassemble, de plus en plus, et nous l’espérons de mieux en mieux des milliers d’élus communistes, républicains et progressistes (plus de 11000 à ce jour et non « quelque six mille » comme l’annonce Le Monde).

Aujourd’hui et probablement plus encore demain, après les élections régionales, de très nombreux élus régionaux de sensibilités différentes à gauche auront à cœur de rejoindre l’ANECR durablement ou pour des projets communs.

C’est la raison d’être de notre association que nous voulons espace commun d’élaborations et d’actions, avec esprit d’audace, du conseiller municipal de village au parlementaire.

Si le journal Le Monde a voulu faire référence au bureau national de l’ANECR qui s’est tenu le mercredi 9 décembre, il aurait du annoncer que cette réunion a pris acte de la mobilisation grandissante qui se développe dans le pays pour faire échec à l’attaque historique portée aux collectivités locales, aux services publics, à l’Intervention publique dans toutes ses dimensions, avec la « réforme territoriale » et celle de la taxe professionnelle.

Il aurait du annoncer que nous appelons à une manifestation nationale contre ces réformes le 19 janvier prochain, à Paris et que nous invitons tous les élus communistes, républicains et progressistes, candidat ou non, à s’engager pour la réussite de cette manifestation.

Le 10 décembre 2009

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